Seyssel

 

A mon Teil, sar Coco et la suite


J’ai beaucoup de mal à comprendre les gens sérieux, moi ma lecture elle se limite aux livres d’enfants et aux BD (que je ne comprend pas toujours, mais parce que les images sont belles). Le texte que je vous propose aujourd’hui sort d’un livre de poche jeunesse « Petit arbre «  de Forest Carter (si j’étais ministre de l’éducation, j’imposerais sa lecture dans les écoles). C’est un indien élevé par ses grands parents, qui raconte ses souvenirs d’enfance.

 « Grand-mère disait que tout le monde avait deux esprits. L’un d’eux permettait de satisfaire les besoins du corps. Il servait à trouver un abri, de la nourriture et à répondre à ce genre de besoins. D’après elle, il servait à l’accouplement, à faire des petits et aux choses comme ça. Elle disait que cet esprit-la était indispensable pour survivre. Mais elle disait aussi q’on en avait un autre ? Qui n’avait rien à voir avec le premier. Celui-là, elle l’appelait l’esprit de l’âme.

 Grand-père disait que si on se servait de l’esprit du corps pour penser avec méchanceté ou cupidité, pour humilier sans arrêt les gens et chercher des moyens de les exploiter….alors l’esprit de votre âme devenait à peine plus grog qu’une noix d’hickory.

  Grand-mère disait que, quand le corps mourait, l’esprit du corps mourait aussi. Alors, si on avait pensé avec toute la vie, on se retrouvait avec un espritd’âme pas plus gros qu’une noix d’hickory, vu que cet esprit-là était tout ce qui restait vivant quand tout le reste mourait.
Alors, disait Grand-mère, quand vous naissez à nouveau-ce qui arrivait à tout le monde alors, vous étiez fait avec un esprit de l’âme incapable de comprendre rien à rien.
Sans compter qu’il pouvait encore diminuer et devenir de la taille d’un petit pois et même disparaître complètement, si l’esprit du corps l’emportait une bonne fois pour toutes ; Dans ce cas, vous perdiez votre esprit pour toujours.
C’était comme ça qu’on devenait mort.

  Grand-mère disait qu’on pouvait facilement les reconnaître, les morts. Elle disait que, quand les morts regardaient une femme, ils ne voyaient que le mal ; quand ils regardaient un arbre, ils ne voyaient que le bois et un bénéfice, jamais quelque chose de beau. Grand-mère disait que les morts, ça courait les rues.

  Grand-mère disait que l’esprit de l’âme était un peu comme un muscle. Plus on s’en servait, plus il grossissait et devenait fort. Elle disait que ça se produisait seulement quand on s’en servait pour comprendre, mais qu’on ne pouvait pas ouvrir la porte de cet esprit avant d’avoir chassé la cupidité et tout ce qui s’en suivait de l’esprit du corps. C’est après seulement que votre compréhension se développait et que plus on faisait d’efforts, plus elle se développait. Elle disait qu’il avait, bien sûr, pas de différence entre la compréhension et l’amour, sauf que trop souvent les gens s’y prenaient de travers et essayaient de faire croire qu’ils aimaient des choses qu’ils ne comprenaient pas. Ce qui est impossible.

Grand-mère disait que l’esprit de l’âme pouvait devenir si grand et si fort que vous pouviez finir par connaître toutes les vies passées de votre corps, lequel pouvait même cesser de mourir une fois pour toutes »…


 

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